Mythes et rites du corps : quand la sagesse s’incarne.
Un nouveau cours d’Ysé Tardan-Masquelier, ouvert à tous les professeurs de yoga*
« Mythes et rites du corps : quand la sagesse s’incarne »
« Le corps, ça devrait vous épater plus que ça ! » disait Lacan.
Il rappelait à sa manière de psychanalyste un peu ironique que le fait d’être incarné, de constituer une entité organique, articulée, en relation, est l’expérience fondatrice, à réinterroger sans cesse. Pour un philosophe comme Merleau-Ponty, le corps est l’instrument général de notre compréhension du monde.
La modernité occidentale passe pour l’avoir méprisé sous la double influence du moralisme chrétien et de l’impératif de tout soumettre à la raison. On la rend responsable de la grande rupture entre un corps, siège des passions ou matière à disséquer, un corps-objet, et un esprit qui voudrait tendre à la pureté et à la logique absolues. Cette critique, simpliste sans être fausse, dénonce un dualisme qui a été à la source de bien des souffrances, et que l’on cherche aujourd’hui à dépasser en cessant de mépriser le corps. Beaucoup de recherches ont été menées en anthropologie, en sociologie, en psychologie, et en neurosciences (même si ces dernières gardent souvent une perspective matérialiste). Elles ont valorisé les sensations et les émotions, fondé l’idée de médecine globale, motivé la pratique de disciplines venues d’autres cultures, qui n’ont pas connu un tel dualisme – en particulier le YOGA !
En effet, à travers le yoga, j’ai accès à une connaissance de l’intérieur, une connaissance vécue qui m’invite à prendre soin de ce corps qui est le mien. Ce corps qui est moi. Un corps-sujet. Conscience incarnée faisant l’expérience de soi et du monde.
C’est déjà une magnifique découverte !
Mais, par la dynamique qu’elle met en jeu, elle peut susciter des questions nouvelles : de quoi je parle quand je dis que ce corps, c’est moi ? s’agit-il de la même réalité que ce dont parlaient les yogis indiens, quand ils évoquaient un espace intérieur au sein duquel s’effectue une sorte de voyage vers le divin ? Ils y distinguaient des flux énergétiques, des chakras, des nâdis, qu’ils animaient par des vibrations sonores ou des exercices respiratoires particuliers : comment comprendre cela, sans tomber dans des interprétations fantasmées dont regorgent certains mauvais livres ou sites web ?
Ces questions, et bien d’autres, méritaient une réflexion approfondie qui est à l’origine de la création, par Ysé Tardan-Masquelier, d’une série de conférences en visio réparties sur l’année 2024, le mercredi de 19h à 21h.
Vous y rencontrerez de nombreux mythes fondateurs, védiques, grecs, bibliques, qui touchent à la création de l’être humain, à la différence sexuelle, à la souffrance, à la libération… mais aussi des rites initiatiques – circoncision, tatouages – ou des rituels de métamorphose ou encore d’obtention de l’immortalité… Le fil conducteur : un voyage à travers le temps et les cultures, afin de s’immerger dans différentes visions du corps, dont la richesse et la complexité replaceront notre pratique du yoga dans un contexte plus large et plus signifiant.
Voici une idée du synopsis (qui pourra évoluer en fonction des intérêts des participants) :
le mercredi 7 février 2024 : Le corps dans l’Inde ancienne. Aux origines : voyages rituels vers le monde céleste dans le rituel védique.
le mercredi 6 mars : Le corps dans l’hindouisme classique.
le mercredi 3 avril : Le(s) corps du yogi, des yoga-sûtras au hatha-yoga.
le mercredi 22 mai : Visions bouddhistes du corps.
le mercredi 26 juin : Corps grec.
le mercredi 18 septembre : La Bible et le corps.
le mercredi 16 octobre : Jésus et le corps (Incarnation-Résurrection-miracles…).
le mercredi 13 novembre : Le corps dans l’anthropologie occidentale.
le mercredi 11 décembre : Le corps vu par les ethnologues.
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