Enquête sur la pratique du yoga en France

La pratique du yoga en France en 2021 : Résultats de la grande enquête menée par le SNPY.

 

 

Patrick Tomatis, Président du Syndicat National des Professeurs de Yoga, le SNPY. Formateur d’enseignants de yoga depuis 1976.

 

 

 

En France comme ailleurs, la pratique du yoga s’est développée de manière exponentielle depuis le début du XXI° siècle. Or, jusqu’à présent, nous ne savions que peu de choses sur le nombre de pratiquants, leurs profils, leurs motivations ou encore sur les contextes très divers de la pratique dans notre pays.

C’est pourquoi une première grande enquête nationale a été lancée en mars 2021.

 

 

Sous l’impulsion du Syndicat National des Professeurs de Yoga (SNPY), une grande partie des acteurs français du monde du yoga – fédérations ou associations d’enseignants, écoles de formation, studios, magazine – se sont mobilisés pour collecter ensemble des données significatives sur la pratique du yoga dans l’Héxagone.

Une première à laquelle a participé, entre autres,  l’Ecole Française de Yoga en relayant le questionnaire auprès de tous ses formateurs, élèves et  anciens élèves ainsi qu’en soutenant le projet.

 

L’enquête comprenait deux volets :

  • Une enquête auprès d’un panel représentatif de la population française (échantillon de 1000 personnes) afin de connaître le paysage du yoga en France et le profil des pratiquants nommés  “pratiquants” d’une part.
  • Une enquête auprès des enseignants et des pratiquants contactés par le biais de fédérations, associations, enseignants ou magazines de yoga (plus de 18 000 personnes), nommées “yogis” d’autre part. 

 

Dans cette article de blog, nous vous présentons quelques chiffres-clés. Vous retrouverez sur le site du syndicat, snpy.fr, les résultats détaillés de l’enquête, présentés sous l’égide de l’Observatoire du Yoga, l’entité de recherche et d’information créée par le syndicat en son sein.

 

10 MILLIONS DE FRANÇAIS ONT PRATIQUÉ LE YOGA AU COURS DES TROIS DERNIÈRES ANNÉES, CELA REPRÉSENTE 1 FRANÇAIS ADULTE SUR 5 !

Grâce au panel des « pratiquants », nous avons découvert que le nombre de pratiquants de yoga en France a plus que triplé au cours des dix dernières années ! C’est une excellente nouvelle pour notre profession, d’autant que les trois quarts d’entre eux pratiquent régulièrement. 

 

En effet, en 2010, les Français étaient 3 millions à pratiquer. Dix ans après, ils sont 10,7 Millions à l’avoir fait ces trois dernières années, soit 1 Français adulte sur 5

La hausse apparaît d’autant plus intéressante quand on voit qu’en 2010, ils étaient 1,6 Millions à le pratiquer de façon régulière (au moins deux fois par mois), et qu’aujourd’hui nous sommes à 7,9 Millions, soit 4 fois plus.

Parmi ces pratiquants réguliers, ce sont les plus de 50 ans qui sont plus assidus quand les 18-24 ans font du yoga plutôt occasionnellement. 

 

UN QUART DES PRATIQUANTS ONT COMMENCÉ LE YOGA DEPUIS LA CRISE SANITAIRE  

La crise sanitaire a fait arriver un grand nombre de nouveaux pratiquants : 26% des pratiquants (2,8 Millions) ont en effet commencé à faire du yoga depuis moins d’un an

Le fait que le yoga soit considéré par quasiment la totalité des répondants comme étant une discipline qui fait du bien et qui soulage du stress explique sûrement l’attrait pour cette discipline dans cette période anxiogène. 

 

L’ENSEIGNEMENT DU YOGA A DISTANCE : OUI … MAIS PAS POUR TOUT LE MONDE ! 

Depuis le premier confinement 39% des pratiquants ont suivi des cours à distance contre 75% des « yogis ».

Pour suivre des cours à distance, il faut déjà être autonome dans sa pratique, ce sont donc les « yogis » qui pratiquent depuis plus longtemps et plus assidûment qui ont été les moins nombreux à arrêter (9%).

 

Pour ceux qui pratiquent habituellement en salle, l’enseignement à distance a été un frein à la pratique.

 

 

Depuis le début de la crise, 25% des 10,7 millions de pratiquants ont arrêté leur pratique. Preuve que le lien avec l’enseignant et la convivialité du groupe restent des facteurs essentiels de motivation et de ré-assurance.

 

… ET SUREMENT PAS A 100% 

En effet, la fonction essentielle de l’enseignant est d’accompagner et de corriger ses élèves pour leur éviter toute incompréhension et, surtout, leur éviter de se faire mal.

Dans cette période où se développe de plus en plus une pratique à la maison menée de façon autonome à l’aide de cours préenregistrés, ou de cours à distance en direct, on peut donc se demander si la relation enseignant-enseigné si fondamentale dans cette discipline (incluant la dimension de protection physique) se trouve préservée dans le cas d’un enseignement uniquement à distance. 

 

ÉVOLUTION DE L’ENSEIGNEMENT DU YOGA 

Peut-on imaginer que la crise sanitaire fasse évoluer l’enseignement du yoga

sous un format hybride ? 

 

Sur les 3.555 enseignants interrogés, 70% enseignent le yoga à distance depuis le premier confinement, et 36% d’entre eux pensent poursuivre cette expérience qui permet entre autres de conserver des élèves dont l’éloignement géographique n’autorise plus à suivre leurs cours en présentiel. 

En revanche,  pour éviter les blessures, il faudra peut-être veiller à n’embarquer que les plus expérimentés dans l’aventure .

 

TENDANCE : LES HOMMES SE METTENT AU YOGA 

Les hommes représentent actuellement 31% des pratiquants de yoga en France

Ce sont des pratiquants assidus qui ont tendance à faire plutôt des séances de 2 heures et plus. Leur pratique s’est renforcée depuis le début de la crise puisqu’ils pratiquent au moins une fois par semaine. Ceci s’explique par le fait qu’ils ont tendance à privilégier la pratique à la maison, et de façon autonome.

Ayant tendance à rester fidèle au même style de yoga, les hommes sont très sensibles à l’approche pédagogique proposée par l’enseignant. Leurs motivations essentielles à la pratique du yoga sont l’amélioration de la souplesse et l’approfondissement de la connaissance de soi. 

 

PROFESSEUR DE YOGA : UN MÉTIER À ENCADRER ET À VALORISER 

L’enseignement du yoga en France s’est professionnalisé grâce notamment à l’action sur le long terme d’acteurs historiques comme le SNPY .

La professionnalisation reste cependant inégale : des formations longues (jusqu’à 1.000h), structurées par des référentiels et, pour certaines, qualifiées par des labels ou délivrant des Certificats Professionnels cohabitent avec des cycles succincts (parfois 40h), basiques et sans exigence de scientificité, ni d’éthique. 

Depuis plus de cinquante ans, les différentes structures professionnelles, fédérations ou associations d’enseignants, et le Syndicat national des professeurs de yoga ont œuvré à instaurer des formations longues de qualité afin de former des enseignants compétents qui possèdent pleinement leur art, et sont garants d’une pratique sans danger pour leurs élèves. 

 

ENSEIGNER LE YOGA : UNE PASSION AVANT TOUT 

La majorité des 3.555 enseignants-yogis interrogés, 76% ne vivent que partiellement de l’enseignement du yoga

La plupart de ceux-ci (55%) sont actuellement des « slasheurs »   (ils exercent plusieurs activités professionnelles) et désirent le rester : enseigner le yoga est en effet une passion pour 99% de l’ensemble de ces enseignants, qui s’équilibre bien avec leur vie privée (95%). 

 

En France, le métier d’enseignant de yoga ne peut actuellement être inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles). Ceci parce que l’activité ne peut justifier d’une insertion professionnelle viable, la majorité des enseignants exerçant en complément d’activité. 

 

Peut-on espérer que l’expansion réelle du nombre des slasheurs bouleverse dans un avenir proche cette conception du métier unique ?

 

Actuellement, la professionnalisation de l’activité est toutefois reconnue par France compétences. Ainsi certaines formations comme celle de l’EFY, sont désormais inscrites au Répertoire Spécifique, permettant entre autres le financement par le CPF.

 

Prendre connaissance des résultats détaillés de l’enquête

 

 

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